Le Fel autrefois
Le Fel, autrefois

Brève histoire du FEL

L’émergence d’un territoire communal : Le FEL

Il y a près de mille ans, un dénommé Austrinus fait don à l’abbaye de Conques d’un large territoire qui comprend celui qui allait, bien plus tard, constituer en partie la commune du Fel.

Après diverses évolutions territoriales, les grands contours de la commune se précisent et l’on situe les origines du découpage actuel vers le XII ème siècle, période où le pays s’organise en deux paroisses formant la « Communauté de Roussy-Ginolhac ».

Plus tard, il y a environ 200 ans, deux dates vont marquer la configuration actuelle de notre commune après que deux grands remaniements aient eu lieu :

  • En 1851, les paroisses de Roussy et de Ginolhac se séparent de la commune d’Entraygues et les habitants choisissent Enguialès pour chef lieu, point central entre Ginolhac et Roussy – Le Fel.
  • Puis, en 1946, Ginolhac est à nouveau rattaché à la commune d’Entraygues pendant que le village du Fel, le plus important démographiquement, devient alors naturellement le nouveau chef-lieu.

Cependant, ce n’est qu’en 1996 que la commune d’Enguialès changera officiellement de nom pour s’appeler Le FEL.

LE CHEF LIEU COMMUNAL, LE FEL-ROUSSY

Le Fel est historiquement et géographiquement lié au siège paroissial de Roussy, distant d’environ 500 mètres seulement. Ils reposent tous deux sur une crête globalement parallèle à la rivière du Lot, Roussy étant au sommet, à l’Est du Fel.

Le village est établi sur le faîte de cette étroite crête qui relie le « Puech Fumous » à l’Ouest au « Puech de Roussy » à l’Est, situation qui en fait un véritable « village rue » s’étirant sur près de 300 mètres. Son nom reste attaché à l’ancien vignoble fixé, jusqu’à la fin du XIXe siècle, sur la rive droite du Lot essentiellement, dont le peuplement épars mais dense semble encore lui être directement lié.

LE FEL

Un certain « S. dal Fael », toponyme qui pourrait se rapporter à ce village, apparaît en 1281, dans une reconnaissance de biens faite par  « Johan Calcat » à « Simon de Vielmur », prévôt du monastère de Montsalvy ; la condition sociale de ce personnage demeure incertaine. En 1308, un certain « Uc Fel » est consul de Montsalvy. 

Le point de peuplement « del Fel » est ensuite assurément mentionné dans un acte de 1501, puis dans l’enquête de 1552. Le château « delFelh » pourrait également apparaître dès cette dernière date. Il est, en tous cas, mentionné dans les textes, d’après A. Ginisty, à partir du milieu du XVIIe siècle, occupé alors, jusqu’au XIXe siècle, par une famille homonyme. Jean-Gaspard de Cassagnes-Beaufort est seigneur du Fel à la fin de l’Ancien Régime. Le domaine aurait été vendu comme bien national sous la Révolution. Dans son ouvrage de 1858, H. Affre évoque enfin la présence au Fel des « ruines d’un petit château ». 

Le village abrite encore une tour récemment restaurée par les propriétaires dont la résidence se situe immédiatement à l’Ouest. Cette tour, coiffée d’une toiture conique, possédait encore il y a peu un toit à un seul pan, descendant vers le sud.

ROUSSY

Le chef-lieu paroissial est à l’heure actuelle un petit hameau situé au sommet de la hauteur du même nom. 

Dans le don fait par Austrinus à l’abbaye de Conques, dans les années 1031-1060, on compte le tiers de l’église de « Rossino ». Puis, en 1087, la chapelle de Roussy est cédée, par Pons d’Etienne, évêque de Rodez, à l’abbaye de Montsalvy qui va conserver ce bénéfice jusqu’à la Révolution. La plupart des desservants ne semblent pas résider à Roussy avant 1741, date de la construction de l’actuel presbytère. 

En 1827, le bâtiment, devenu insuffisant pour accueillir l’ensemble des paroissiens, semble s’être suffisamment dégradé pour que sa reconstruction soit évoquée. Le lieu de culte est finalement rebâti dans les années 1880. 

L’édifice actuel, toujours dédié à Saint-Pierre, remonte donc seulement à la fin du XIXe siècle. D’après la superposition des plans cadastraux anciens et contemporains, il a pratiquement été édifié sur le même emplacement, sa nef recouvrant l’essentiel de l’ancien édifice. De style néogothique, il possède le plan simple de la croix latine. L’église actuelle a sans doute réutilisé de nombreux moellons en schiste dégagés par la démolition de la précédente et certains éléments architecturaux.    

CRESTES

M. Boudartchouk pense que la hauteur qui domine Crestes au sud-ouest, au sommet de laquelle se dresse aujourd’hui un calvaire « a pu être un site castral : une défense ovoïde apparaît au sol ; il s »agit d’un endroit stratégique, dominant les confins de l »Auvergne et du Rouergue. Une famille éponyme est attestée au XIVe siècle. » Cependant, bien que le site soit propice à l’établissement d’un édifice castral, le rocher qui affleure aujourd’hui au sommet même de la hauteur, ne parait pas conserver de traces d »un quelconque aménagement. 

La chapelle de Crestes, dédiée à Saint-Etienne est fondée par Etienne Roquejoffre, chanoine de Conques, au début du XVIIe siècle. Les 122 personnes (22 foyers) qui occupaient Crestes et les hameaux circonvoisins, sollicitèrent leur rattachement à Roussy plutôt qu’à Ginolhac, distant de 3/4 d’heure de marche au lieu de deux à trois heures. C’est après cette requête auprès de l’évêché de Rodez, que le 17 février 1789, le hameau de Crestes fut rattaché à la paroisse de Roussy.

A l’entrée du village se dresse également un oratoire dédié à Sainte-Anne. 

 Historique tiré des productions de :

  • M. Lionel LINTIHAC « l’occupation du sol à l’époque médiévale sur le canton d’Entraygues sur Truyère », 2002.
  • Mme Juliette OUSTRY « Fragments d’histoire…de la communauté de Roussy-Ginolhac à la commune du FEL », 2012.
  • M. Zéfir BOSC « Cresta/crestes un vilatge al capd’unpuèch », 2020.

Leurs études sont disponibles à la mairie du Fel.